dimanche 20 mai 2007

L’architecture amazighe du Sud-Est marocain "ait ghighoch".

La construction des maisons était un art très respecté chez les amazighes du sud-est marocain( Tinghir, M’gouna..), ils y mettaient toute l’attention et le soin nécessaires pour réaliser des chef-d’œuvres qui témoignent toujours de cette grande architecture ancestrale.Hélas la modernité l’emporte de plus en plus sur l’art traditionnel, et le béton remplace petit à petit la terre battue. Cependant, nous sommes tous convaincus de la beauté de cet art et toute l’humanité fait des efforts pour sauvegarder et protéger le peu qui nous reste de cette civilisation mythique et discrète. Les amazighes concevaient et réalisaient leurs œuvres avec un grand respect de la nature, avec des matériaux tels que le pisé ( terre battue : Taboute), la pierre et le bois, les fresques d’ardoise colorées, les plafonds traditionnels « tatoui » (branche de laurier. Ils utilisent la terre teintée (mélange de terre, poudre de marbre, plâtre, chaux et ciment blanc) pour la réalisation d’enduits et fresques. Les motifs utilisés sont des synthèses des ornements classiques du bassin méditerranéen et de la culture berbère. Une abondance de symbole du tifinagh (langue amazighe) entourent et embellies les murs des maisons, les formes des fenêtres et des portails.Jadis, les maisons étaient construites d’une façon collective(tanaybeyt ou twiza : la troupe de fabrication(tarbiet n tabout) se déplace de la maison de l’un à celle de l’autre) les maisons sont très proches les unes des autres pour faciliter le déplacement du chantier et généralement elles ont des murs en commun, cette structure s’appel Ighram : Il a des parties communes comme immi nghrem ( la grande entrée), laalou ou Askimou( place quotidienne), généralement une mosquée et d’autres places(Inraren) pour d’autres activités(jeux, aïd, fêtes, moissons). Le positionnement de ce groupe de maison n’est pas laissé au hasard, tous les villages( ighreman) sont exposés contre les vents, les pluies et les inondations de l’hiver(généralement situés sur des collines exposées Nord-Sud), à proximité des champs et de l’eau. Les familles aisées sortent un peu sur cette règle et construisent Tighrematine( diminutif de Ighrem et connu aussi sous le nom Kasbah) : se sont des petits villages avec pleins de chambres pour les domestiques, le bétail, les bêtes…etc. L’architecture de ces grandes demeures est assez semblable partout et ne dépend pas des régions, probablement lié aux familles qui les ont construites, une sorte d’appartenance à une même strate sociale, les plus célèbres sont celles des GLAOUIS, mais la route des mille et une casbahs raconte éternellement cette histoire. Todra fait partie de cette région et chacune de ses tribus possède toujours la partie ancienne de son aménagement (Ighrem Aqdim)A l’intérieure de ces demeures tu trouveras des formes géométriques adaptées à la vie des familles, au climat des régions notons la hauteur des plafonds vers le sud contre les petits toits vers la montagnes, les alcôves (lqoba et mechouare) contre la petite pièce (lghourfte) Le respect de la hiérarchie famille se traduit par la notion du chambre élevée pour le maître de la maison qui occupe la chambre haute(talborjte) Les munitions sont gardées dans des greniers spéciaux dont la dame détient toujours la clef (ahanou lkhzen, boymendi) où sont stockés les dattes (achqouf n tiyni, huile, aqsous n’ouksoum, oudi..). La gestion du grenier pose souvent des problèmes aux grandes familles et on revient au chef pour trancher. L’arrivée du béton à tout bouleverser mais le charme des anciennes maisons attire toujours, et on voit de plus en plus de nouvelles maisons modernes avec l’architecture ancienne. Le retour aux origines est souvent original. Des photos magnifiques de cet art sont partout dans le monde (cartes postales, internet..) et pour plus de détails des livres spécialisés traitent ce sujet.

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